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 Février 2014

 Promesses et programmes

Les élection approchent... la pêche aux voix aussi...

Février 2014

Un petit dessin d'erby kesako,

vaut mieux qu'un long discours.

http://erbykezako.blogspot.com/


"Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent" disait un ancien Président français, fin connaisseur des campagnes électorales.

Apparemment, les programmes aussi. Particulièrement en matière de logement social.

Sans rentrer dans une campagne particulière, et sans prendre parti pour tel ou tel candidat, force est de constater que le logement social n'est actuellement évoqué que comme "tarte à la crème" des programmes politiques.

Les grands, les très grands points, de ces programmes sont invariablement les mêmes.

Le pourcentage (insuffisant) de logements sociaux, la lutte contre la vacance et son corollaire immédiat, la lutte contre les squats... Exclusivement sous l'angle du répressif, bien entendu, ce qui évite de chercher une solution réelle au problème.

Grands oubliés de ces magnifiques programmes (ou bilans) électoraux : Les causes de la vacance, que l'on nomme pudiquement "faible attractivité locative", les causes du squat, qui sont la paupérisation d'une partie de la société française et l'afflux organisé ou non de migrants plus (ou moins) misérables. Plus le manque de foncier, et le coût réel de la construction sociale en BBC...

Enfin, on oublie pour l'heure de parler des moyens - souvent très insuffisants - qui devraient être consacrés à la résolution de ce problème. Moyens qui apparaissent souvent dans l'année qui précède l'échéance, mais qui disparaissent ou s'atténuent juste après.

Les sortants vont vendre leur bilan, en quatre cases bien connues, en insistant surtout sur les deux premières.

     

Les challengers vont critiquer, en insistant eux lourdement sur les deux dernières.

Il arrive qu'un sortant ait l'honnêteté de reconnaitre qu'il a échoué sur tel ou tel point. J'en ai vu et entendu un (dont je tairai le nom) pas plus tard qu'hier soir. Donc ça existe, mais c'est "comme les poissons volants, ça ne constitue pas la majorité du genre".

D'ordinaire la lecture critique (voire caustique) est l'apanage de ceux qui ne sont pas en poste.

C'est ennuyeux.

Ennuyeux parce que les vrais problèmes de fond sont vite évacués dans des formules à l'emporte-pièce et des a-priori idéologiques.

Le logement social, surtout dans un département comme les Alpes-Maritimes où le foncier est rare et cher, mérite qu'on y consacre plus que trois mesures démagogiques en vitesse.

Pour mémoire dans la principale ville, Nice, il y a 10.000 demandes en attente. Crier au scandale est facile. Mais nous expliquer où on va trouver les terrains pour créer "ex-nihilo" 10.000 logements serait plus constructif. Pour fixer les idées, sur cette seule ville, cela reviendrait à doubler le nombre de logements actuellement exploités par le premier bailleur social du département. Ce n'est pas un problème idéologique, c'est un casse-tête foncier : En construisant 1.000 logements sociaux par an, une mesure symbolique - sans précisions sur les lieux d'implantation ( les logements sociaux c'est comme les centrales nucléaires, ça rend d'immenses services mais personne n'en veut comme voisins ) il faudrait 10 ans de travaux...

A noter que le principal bailleur social du 06 se bat au quotidien pour arriver à loger une centaine de familles chaque mois. Ce qui confine à l'exploit (environ 1000 familles logées par an) dans un marché aussi tendu. Mais personne n'en parle. Electoralement, ce n'est pas "vendeur".

Quand à la difficulté de construire du social en respectant strictement les normes environnementales, en évitant le rejet de gaz à effet de serre, en privilégiant la basse consommation... Là encore, silence radio.

Pour dire qu'on a pas construit 1000 logements par an, il y a du monde. Mais pour en débattre sérieusement, il n'y a (presque) plus personne. Pas grand monde non plus pour dire où on va bien pouvoir trouver en un minimum de temps la surface SHON de 10.000 logements.

En revanche pour initier des polémiques stériles sur l'objectivité réelle ou supposée des attributions, histoire de discréditer les commissions d'attribution et de pousser les plus désespérés au squat... Là, il y a du (beau) monde.

Les positions sur les logements vacants sont tout aussi idéologiques. La "chasse à l'étranger" n'est certainement pas la solution.

En outre, il ne faut pas confondre à l'envi squat et vacant.

Un vacant est soit temporairement vacant entre deux locations - ça, il y en aura TOUJOURS, donc le "vacant à 0" c'est de la fumisterie électorale - soit durablement vacant.

Ce sont ces vacants durables pour lesquels il faut trouver de vraies solutions, des solutions dans la durée, et pas juste quelques bons mots à la veille d'une élection.

Ce sont les raisons de la "faible attractivité locative" qu'il faut décortiquer pour adapter ces surfaces à la réalité du terrain et éviter de les laisser vides ou occupées illégalement au fil des ans.

Le combat contre les squats, déjà évoqué en novembre et décembre 2013 ici et suppose des moyens réels et sérieux qui dépassent le seul cadre local ou même départemental. C'est un problème d'Etat, voire un problème international, en premier lieu. Ce n'est qu'ensuite qu'il faut renforcer l'action et l'autorité des communes, en matière de Police notamment, sans oublier de donner aux gestionnaires les moyens juridiques et financiers de se battre efficacement et durablement contre cette "invasion". Laissons le mot entre guillements.

Se battre contre les effets, car les squats ne sont qu'un effet, ne suffira pas.

Il faut aussi se battre contre les causes, et y rallier la population. En premier lieu celle qui les subit et qui est souvent désinformée. Tant que l'on trouvera de braves gens pour signer des pétitions demandant qu'on laisse en place un voisin squatteur (par peur des représailles ou juste par bonté d'âme) il y aura des squatteurs dans l'immeuble en question. C'est un travail de pédagogie.

Que dire aussi quand - enfin - on arrive à expulser une famille qui squatte depuis 10 ans ? OUI, dix années, cela existe, cela a existé. Est-ce possible sans un réseau de complicités ? NON.

Si tout ce que l'on a à proposer c'est de vendre les squats, à supposer que ça marche, il est certain qu'avec 10 ans d'économies sans rien payer en piratant en plus l'eau, le gaz et l'électricité, ce serait la cerise sur le gâteau. Une pompe aspirante pour toute la voyoucratie du monde.

Faites l'essai. Demandez autour de vous : Qui aurait envie de récupérer un squat pour y habiter en dehors des squatteurs eux-mêmes ? Personne. Sauf ceux qui organisent des squats.

Alors pour le moment, essayons de ne pas sombrer dans le pessimisme. Tous les candidats, tous les sortants, ne sont pas fermés au dialogue concernant ce sujet.

10.000 à 12.000 logements sociaux dans une ville comme Nice, c'est 25.000 électeurs environ au minimum. Ce sont des chiffres qui font réfléchir tout homme (ou femme) politique.

Ce sont des voix. Mais elles ne se gagneront pas n'importe comment, et la campagne devra en tenir compte. Le débat est ouvert. Il ne fait même que commencer...

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